Gordon B. Hinckley, “Stay the Course-Keep the Faith,” Ensign, Nov 1995, 70
Mes frères et soeurs, merci pour vos mains levées et vos coeurs ouverts, qui prouvent le soutien que vous me portez, et pour votre confiance et votre amour. Ma [[foi]] dans cette grande tâche a été fortifiée grâce à ce que j’ai vu et entendu au cours des six derniers mois que j’ai passé à voyager parmi vous.
J’ai envie de parcourir le monde avec les [[Saints des Derniers Jours]], de regarder dans vos yeux, de serrer vos mains dans tous les lieux possibles, et partager avec vous mes sentiments d’une façon plus personnelle et intime en ce qui concerne notre tâche sacrée; de sentir vos esprits et votre amour du Seigneur dans sa sainte cause. J’aimerais pouvoir vous remercier individuellement pour la gentillesse que vous nous avez témoignée de tellement de manières. Je sais que votre respect, votre confiance et votre amour sont à gagner au travers des services que nous offrons. Je n’ai qu’un désir, et il en est ainsi car le Seigneur me donne la force, que je puisse le servir fidèlement et correctement en servant Ses fils et Ses filles, vous mes frères et soeurs. Jusqu’à la fin, je consacrerai mon énergie, mon temps, et tous les talents que je possède à cette tâche.
J’aime cette Eglise. J’aime le [[Prophète]] Joseph, à qui [[Dieu]] notre Père Eternel a parlé avec la même intimité avec laquelle je vous parle aujourd’hui. Je ressens de l’amour pour tout ceux qui ont accepté son témoignage dans ces premières et difficiles années. Leurs vies, dans une large mesure, constituent les premières histoires de notre grand travail. Il est merveilleux d’avoir des racines aussi fortes et profondes. Grâce à eux, a grandit un mouvement mondial connu sous le nom de l’[[Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours]].
Je remercie le Seigneur qui a semé dans mon coeur, alors que je n’étais encore qu’un enfant, de l’amour pour le Prophète Joseph Smith, de l’amour pour le Livre de Mormon, de l’amour pour ces hommes et ces femmes merveilleux qui ont tant endurés pour établir des bases solides afin de construire une cause et un royaume. J’aime la prêtrise que nous possédons, cette autorité donnée aux hommes pour leur permettre de parler au nom de Dieu. Je suis reconnaissant pour son pouvoir et son autorité qui s’étendent même au-delà de la mort. J’aime les Saints où qu’ils marchent dans la foi et la fidélité. Je suis reconnaissant pour la force de vos témoignages et la bonté de vos vies. J’aime les missionnaires qui sont en première ligne partageant leurs témoignages de la restauration de l’évangile. Je prie pour eux, qu’ils soient protégés et qu’ils se tournent vers ceux qui seront à même d’entendre leur message.
J’aime le jeunes de cette Eglise, tellement d’entre eux expriment leur passion de façon si personnelle, ils cherchent la vérité, prient, et essaient de prendre de bonnes décisions. Je ressens beaucoup d’amour pour les femmes de la “[[Société de Secours]]”, pour les jeunes femmes de cette organisation, pour les enfants qui sont beaux quelque soit la couleur de leurs peaux et les situations dans lesquels ils vivent.
J’ai beaucoup de reconnaissance pour les pasteurs et ceux qui servent avec eux, pour les présidents des districts et leurs associés, pour les nouveaux appelés aux directions régionales, et pour mes frères des Autorités Générales. J’ai un fort optimiste en ce qui concerne notre travail. J’ai vécu assez longtemps pour avoir observé de miraculeux accomplissements. J’ai participé à établir l’Eglise partout dans le monde. Partout elle grandit, de plus en plus forte. Partout elle touche de plus en plus de vies pour le meilleur.
Nos statisticiens me disent que si la tendance actuelle continue, alors en février 1996, donc dans quelques mois, il y aura plus de membres de l’Eglise en dehors des Etats-Unis que dans le pays.
Cela sera un moment fabuleux pour nous. Il représentera le fruit d’un travail énorme. Le Dieu du [[paradis]], dont nous sommes les serviteurs, n’a jamais souhaité que notre tâche soit restreinte et communale. Jean le révélateur ” vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. ” (Rev. 14:6). Cet ange est venu. Son nom est [[Moroni]]. Sa voix vient de la terre, et constitue un nouveau témoignage de la réalité vivante du [[Seigneur Jésus Christ]].
Nous n’avons pas encore apporté notre évangile à toutes les nations, toutes les fratries, dans toutes les langues et à tout le monde. Mais nous avançons à grands pas. Nous sommes allés dans tous les endroits où on nous a permit de nous rendre. Dieu est à la barre et les portes seront ouvertes par Son pouvoir selon Sa divine volonté. De cela je suis sûr. De cela je suis certain.
Je ne comprends pas ceux qui portent un regard réducteur, qui voient notre travail comme limité et provincial. Ils n’arrivent pas à voir bien loin. Aussi certain qu’il existe un Père tout Puissant au Paradis, aussi certain qu’existe Son fils, notre divin Sauveur, je suis certain que notre tâche est destinée à toucher tout le monde et partout dans le monde. .
Les histoires de Caleb et Josué et des autres espions d’Israël m’ont toujours intriguées. [[Moise]] a mené les enfants d’Israël dans le désert. Au cours de la deuxième année de leurs errements, il a choisi un représentant dans les douze tribus pour chercher la terre de Canaan et rapporter des informations sur ses ressources et ses peuples. Caleb représentait la tribu de Juda, Joshua celle d’Ephrem. Ces douze représentants se sont rendus sur les terres de Canaan. Ils ont trouvé beaucoup de ressources. Ils sont partis quarante jours. Ils ont rapporté avec eux des raisins en signe de la richesse de cette terre (Num. 13:20).
Ils sont venus avec Moise, Aaron et toutes les assemblées des enfants d’Israël, et ils ont dit, au sujet de la terre de Canaan, ” A la vérité, c’est un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits. ” (Num 13:27).
Mais dix des espions ont été victime de leurs doutes et de leurs peurs. Ils ont rapporté des impressions négatives du nombre et de la stature des Cananéens. Ils en ont conclut que ” ce peuple […] est plus fort que nous.” (Nom. 13:31). Ils se sont comparés à des sauterelles face aux géants qu’ils ont aperçus là-bas. Ils ont été les victimes de leurs propres timidités.
Ensuite Josué et Caleb se sont levé devant le peuple et leur ont dit : ” Le pays que nous avons parcouru, pour l’explorer, est un pays très bon, excellent. ”.
” Si l’Éternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays, et nous le donnera: c’est un pays où coulent le lait et le miel.
” Seulement, ne soyez point rebelles contre l’Éternel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n’ont plus d’ombrage pour les couvrir, l’Éternel est avec nous, ne les craignez point! ” (Nom. 14:7-9).
Mais le peuple était plutôt enclin à croire les dix qui doutaient plutôt qu’à croire Caleb et Josué.
C’est ensuite que le Seigneur a déclaré que les enfants d’Israël devraient se rendre dans le désert et y rester quarante ans jusqu’à ce que la génération de ce qui doutent et craignent s’éteigne. Les écritures saintes rapportent que ” ces hommes, qui avaient décrié le pays, moururent frappés d’une plaie devant l’Éternel.”
” Josué […], et Caleb […], restèrent seuls vivants parmi ces hommes qui étaient allés pour explorer le pays (Nom. 14: 37-38). Ils étaient les seuls de ce groupe à survivre aux quarante ans d’errance et qui ont eu le privilège d’entrer sur la terre promise au sujet de laquelle ils avaient rapporté de bonnes impressions.
Nous voyons certaines personnes autour de nous qui semblent indifférents à l’avenir de notre travail, qui sont apathiques, qui se posent des limites, qui expriment leurs peurs, qui passent leur temps à creuser et à écrire sur ce qu’ils considèrent être des faiblesses, ce qui n’a vraiment aucune conséquence. Avec des doutes en ce qui concerne leur passé, ils ont du mal à voir l’avenir.
Et bien, comme on disait “Ou il n’y a pas d’avenir, les gens périssent” (Prov. 29:18). Il n’y a pas de place dans notre grand travail pour ceux qui croient uniquement à l’évangile de la mort et de l’échec. L’[[évangile]] apporte de bonnes nouvelles. C’est un message de triomphe. C’est une cause à combattre avec enthousiasme.
Le Seigneur n’a jamais dit qu’il n’y aurait pas de problèmes. Nos frères et soeurs ont connu des afflictions de toutes sortes, alors que nos opposants leur tombaient dessus. Mais leur foi les a aidée à traverser toutes les épreuves. Notre tâche a toujours évoluée et n’a jamais connue de retour en arrière depuis son commencement. Je pense au jeune Joseph qui a été persécuté et humilié par ses aînés. Mais la douleur des blessures résultantes des persécutions a été tempérée par la déclaration de Moroni, qui lui a dit que Dieu avait une tâche pour lui, et que son nom “demeurerait pour le meilleur et pour le pire dans toutes les nations, toutes les parentés et toutes les langues, ou que l’on parlerai de lui en bien et en mal dans tous les peuples”(JS-H 1:33).
Joseph et son frère Hyrum ont été assassinés le 27 juin 1844. Leurs ennemis pensaient que cela allait mettre fin à la cause pour laquelle ils avaient donné leurs vies. Mais très vite ils se sont rendus compte que le sang des martyres allait motiver les jeunes membres de l’Eglise.
J’étais, l’autre jour, sur les vieux quais de Liverpool, en Angleterre. Il n’y avait presque aucune activité le vendredi matin où nous y étions. Mais un moment, il s’est transformé en véritable ruche. Dans les années 1800, des dizaines de milliers de personnes ont arpentés ces mêmes pavés que nous avons foulés. Ils venaient des îles anglaises et d’Europe, nouveaux convertis de notre Eglise. Ils venaient avec leurs témoignages, et beaucoup d’amour dans leurs coeurs. Etait-il difficile de quitter leurs foyers et d’entrer dans un nouveau monde? Bien sûr que ça l’a été. Mais ils l’ont fait avec optimisme et enthousiasme. Ils sont montés à bords de bateaux. Ils savaient que la traversée, dans le meilleur des cas serait dangereuse. Ils se sont vite rendus compte que pour la plus grande partie, elle n’était pas heureuse. Ils ont vécu dans des quartiers étroits, semaines après semaines. Ils ont enduré des orages, des maladies et des virus. Beaucoup sont morts en chemin et enterrés dans la mer. C’était un voyage ardu et effroyable. Ils avaient des doutes, c’est certain. Mais leur foi était plus forte que leurs doutes. Leur optimisme prenait le pas sur leurs peurs. Ils avaient leur rêve de Sion, et ils étaient en chemin pour le réaliser.
Avec un grand esprit optimiste, basé sur une solide foi en Dieu, ils ont construit ce tabernacle dans lequel nous nous réunissons aujourd’hui. Pendant quarante ans, ils ont construit le Temple qui se trouve un peu plus à l’est. A travers leurs oeuvres jaillit une vision glorieuse de la croissance de notre travail.
Je ne peux guère imaginer l’ampleur de la foi de [[Brigham Young]] qui a mené des milliers de personnes dans le désert. Il n’avait jamais vu ce pays, seulement dans ses visions. C’était un acte de hardiesse, presque irrationnel. Pour lui, leur venue sur cette terre était une étape importante de l’évolution et du destin de notre travail. Pour ceux qui l’ont suivi, c’était la poursuite d’un grand rêve.
C’est ce qu’il s’est passé dans la dernière partie du siècle dernier. Il semblait alors que le monde entier s’élevait contre nous. Mais ceux qui avaient la foi savaient qu’il y aurait du soleil après la tempête, et que s’ils s’accrochaient l’orage passerait.
Aujourd’hui, nous avançons dans le soleil de la bienveillance. Nous notons une tendance chez certains à devenir indifférent. Il y a ceux qui dérivent à la recherche des attraits de ce monde, renonçant àla cause du Seigneur. J’en vois d’autre qui pensent que ce n’est pas grave de revoir à la baisse leurs standards, peut être même juste un petit peu. Dans cet élan, ils perdent l’enthousiasme qu’ils ressentaient pour notre tâche. Par exemple, ils pensent que violer les lois et traditions du Sabbat est sans importance. Ils négligent de se rendre aux réunions. Ils deviennent critiques. Ils se montrent médisants. Et c’est ainsi qu’ils s’éloignent de l’Eglise.
Le Prophète Joseph a un jour déclaré, “Ou il y a des doutes, la foi est impuissante” (Lectures on Faith, Salt Lake City: Deseret Book Co., 1985, p.46).
J’invite tous ceux qui pourrait s’être éloignés de l’Eglise à revenir vers les landes fortes et solides de l’Eglise. C’est le travail du Tout Puissant. La décision de continuer à oeuvrer pour notre Eglise et notre Dieu nous revient. Mais l’Eglise n’arrêtera jamais d’avancer. Je me souviens d’une ancienne chanson chantée assez follement par un choeur d’hommes : ” Commençons avec dix hommes qui aient le cœur au sud, et bientôt je vous en donnerai dix mille de plus…” (Oscar Hammerstein, Stouthearted Men).
Lorsque le Seigneur a amené Moise à lui, il a dit à Josué, ” Fortifie-toi et prends courage? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. ” (Josué. 1:9). Cela est Son oeuvre. Ne l’oubliez jamais. Rejoignez nos forces avec enthousiasme et affection.
Protéges nous de nos peurs. Jésus est notre guide, notre force et notre roi.
C’est une période pessimiste. C’est une mission pour notre foi. A tous mes chers frères et soeurs dans le monde, je vous appelle à affirmer votre foi, à faire avancer notre travail où que vous soyez. Vous pouvez le rendre plus fort, cela dépend de la façon dont vous vivrez. Laissez l’évangile devenir votre épée et votre bouclier. Chacun de nous est impliqué dans la cause la plus importante sur terre. Sa doctrine provient des révélations. Ses prêtrises proviennent d’accords divins. Un autre témoin a été ajouté au témoignage de Jésus Christ. Il s’agit de la petite pierre dans le rêve de Daniel qui était “extraite de la montagne sans l’aide de l’homme et qui a roulé en avant, jusqu’à ce qu’elle ait remplit la terre entière” (Doctrine & Alliances 65:2).
“Mes frères, ne devrions-nous pas continuer notre belle oeuvre? Avancer et ne pas reculer? Courage mes frères et marchons, marchons vers la victoire!” (D & A 128:22). C’est ce qu’a écrit le Prophète Joseph dans un psaume de foi.
Le passé de notre travail a été si glorieux. Il est plein d’actes d’héroïsme, de courage, de médisance et de foi. Que le présent est merveilleux alors que nous avançons et bénissons la vie de gens où que les serviteurs de Dieu délivrent leurs messages. Le futur sera aussi magnifique puisque le Tout Puissant à travers son travail glorieux touchera pour les bénir tous ceux qui accepteront de vivre selon son évangile, et offrira même des bénédictions éternelles à Ses fils et Ses filles, de toutes générations confondues grâce à ceux dont les coeurs sont emplis d’amour pour le rédempteur du monde et qui le servent généreusement.
Lors de la grande dépression, un vieux signe se balançait, accroché par une agrafe sur un morceau de fil barbelé rouillé. Le propriétaire de la ferme y avait écrit:
Brûlé par la sécheresse,
Noyé dans les grandes eaux
Mangé par les lapins,
Vendu par le sheriff
Toujours présent!
Alors il est avec nous. Il y a eu des personnes qui ont proférées des menaces, qui se sont opposées, qui nous ont condamnées. Ils ont essayé de toutes les manières possibles et imaginables de blesser et de détruire cette Eglise. Mais nous sommes toujours là, plus forts et plus déterminer à avancer. D’après moi, c’est très stimulant. C’est merveilleux. Je me sens comme Ammon l’ancien qui a dit: “Maintenant, n’avons-nous pas de raison de nous réjouir? Oui, je vous le dis, jamais aucun homme n’a eu autant de raison de se réjouir, depuis le commencement des temps; oui et ma joie m’a été prise, même quand je parlait de mon Dieu; car il a tous les pouvoirs, tout le savoir et toute la compréhension” (Alma 26:35).
J’invite chacun d’entre vous, où que vous soyez, membres de l’Eglise, à vous lever et avec une musique dans vos coeurs à avancer, en vivant l’évangile, en adorant le Seigneur, et en construisant son royaume. Ensemble, nous devons rester dans la course et garder la foi, le Tout puissant étant notre force. Au nom de Jésus Christ, amen.
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